TEMOIGNAGE
19/07/2005 Antoine HOUDET - RECORD SNSM

 

Souhaitant nous inscrire au record de vitesse Saint-Nazaire - Saint Malo, nous avons contacté l'organisateur, Damien, vielle connaissance de la mini- Transat 1991.

Après une discussion constructive et compte tenu du caractère semi hauturier du parcours (passage au large de Sein et de Ouessant), nous décidons d'établir un temps de référence entre Saint-Nazaire et Paimpol où la base des Glénans nous attend pour des essais. Le passage de la pointe bretonne se fera pour nous, par le Raz de Sein et le Four. Nous nous autorisons une escale possible en cas de mauvaises conditions de mer ou de vent et de privilégier la sécurité.

Notre participation ne sera donc pas officielle.

La première phase de notre randonnée consiste à rejoindre Saint-Nazaire depuis Port Navalo, parcours qui sera bouclé vendredi soir à la vitesse moyenne de 9 noeuds, à peine inférieure à celle du vent moyen.
Notre entrée dans l'écluse au près, sous voile, a dû surprendre le responsable du port, mais sans moteur, le vent était suffisamment fort pour ne rien attendre de la pagaie. S'en suit une arrivée à la rame dans l'arrière port très abrité, juste à l'heure du cocktail où nous avons gentiment été conviés.

Samedi matin, l'éclusage de toute la flotte fait suite au briefing des skippers. C'est un grand moment au parfum de Route du Rhum où sont réunis dans l'écluse, Figaristes et plaisanciers mais aussi des monocoques du Vendée Globe ou encore des trimarans de 60' ou 50' et au milieu de tous, notre TRICAT 22 SPORT.

Le départ est donné à 14 heures par calme plat. Notre participation officieuse nous oblige à partir en bout de ligne afin de ne pas gêner les concurrents. Les caprices du thermique favorisent les Figaros partis à l'opposer, à terre, bénéficiant d'un petit courant d'air, vent de travers.

Une grosse demi-heure plus tard, le vent de Nord Ouest annoncé s'affirme et s'en suit une longue remontée au près avec une brise montant progressivement jusqu'à 20 Noeuds puis mollissant progressivement en adonnant.

Belle-Ile est passée en début de soirée puis un bord de près en route directe vers les Glénan par 10 noeuds de vent.

Les Glénan sont atteints dimanche matin à 3h 31 après 13h 30 de remontée au vent. Le vent adonne encore en fin de nuit permettant de porter le spi jusqu'au levé du jour où le vent, plein Nord, 6 Noeuds , refuse à nouveau à l'entrée de la baie d'Audierne. Ces conditions, plus que clémentes, nous permettent de passer le Raz de Sein à 10h 50 soit après 20h 50 de course.

Nous profitons de 3 heures de marée montante pour nous pousser à la pointe Saint Mathieu avant d'attaquer le chenal du Four, toujours au près, mais cette fois en tirant des petits bords à terre en raison du courant contraire.

Nous franchissons le Four à 16h 40 et lorsque nous choquons les écoutes au large de l'Aberwrach, nous sommes rejoints par les premiers monocoques et les Figaro qui eux, ont tirés des bords à l'extérieur de Ouessant.

Nous ne sommes pas sûrs que notre route côtière était favorable bien que plus courte en ligne directe, car les bords tirés contre le courant n'ont pas permis un gain très important. Cependant cette route nous aurait permis en cas de mauvais temps de nous mettre à l'abri rapidement.

Notre seconde nuit à bord se fera donc sur la côte Nord désormais à tirer des bords sous spi asymétrique, malmené par un petit vent arrière de 4 à 5 Nœuds et un petit clapot . Les monocoques, en profitent pour nous distancer légèrement, ayant plus de faciliter à garder leur spi symétrique gonflé.

undi vers 3h du matin, le vent, toujours Ouest, rentre régulièrement jusqu'à atteindre 20 Noeuds au levé du jour. La mer courte ne nous permet pas d'accélérer autant que nous le souhaiterions, et c'est avec une vitesse oscillant entre 12 et 14 noeuds que nous atteignons les Heaux de Brehat à 6h 58, terme de notre record, après presque 41 heures d'une navigation savoureuse et savourée par William et moi.

D'après les relevés de positions du site officiel du RECORD SNSM nous avions 8 miles de retard sur le premier monocoque un X442 bien mené, soit moins d'une heure dans les conditions du moment.

Deux heures plus tard, nous sommes amarrés dans le Trieux , devant la base de voile légère des Glénans de Paimpol. Nous sommes accueillis par Bérénice, qui n'hésite pas à tirer sur l'aviron contre le vent et le courant pour nous permettre d'atteindre la douche (d'eau douce) et le petit dèj bien venus.

Notre TRICAT 22 SPORT est fièrement au corps mort, prêt à écrire de nouvelles pages d'aventures. Nous tenons à remercier toute l'équipe du record SNSM pour leur sens marin, l'accueil et l'ouverture dont ils ont fait preuve.

 Nous tenons également à préciser que notre parcours ne s'est effectué dans aucun cadre officiel, en total autonomie en ce qui concerne la sécurité et que nos temps de référence ne seront homologués que par TRICAT en guise de référence.

 

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